Saturday, November 28, 2009

Anancy-o [Cromanti]
Anancy-o-é
Anancy-o, Sari Baba
Anancy-o, Sari Baba
Anancy-o, Sari Baba



Ecouter : Extrait musical ANANCY-O Carriacou Callaloo, enreg. Alan Lomax (mp3, 323 Ko)

En recherchant l’étymologie de sari baba j’ai trouvé des traductions fascinantes de sai ba ( pl. sai baba), qui pourrait être une expression Hausa signifiant “personnes constamment malchanceuses.” Une seconde proposition est faite par le linguiste Hausa Ousseina Alidou qui affirme que le mot sari vient de tsari qui signifie “protection” en Hausa. Elle suggère que l’expression devrait être lue ainsi : tsari baba (en ajoutant un “t”) qui signifie: la protection du père ou la “protection ultime”, ce qui donnerait à Anancy un caractère clairement divin.
Oko est un dieu Yoruba, un membre du panthéon Orisha nigérian, gardien des récoltes et de la fertilité. Or les Yorubas ne sont pas arrivés à Carriacou. Comment son nom s’est-il ainsi retrouvé dans les chants du Big Drum? La réponse corrobore les données historiques récoltées en étudiant ces chants. Pratiquement oublié dans le rituel Orisa nigérian de Trinidad, le souvenir d’Oko s’éloignait. Les esclaves de Trinidad trouvaient absurde d’implorer le dieu de l’agriculture et de la fécondité pour qu’il travaille en faveur des colonialistes et leur permette d’accroître leurs possessions et leurs richesses (Simpson 1962:1217). Néanmoins, ceux qui ont quitté les paysages arides de Carriacou pour aller travailler dans les champs de canne de Trinidad peu après la fin de l’esclavage en 1838 se sont approprié Oko, la divinité Yoruba (Hill 1973:23). Le désir de ce peuple de vivre dans un environnement plus agréable s’exprime dans de nombreuses lettres, rapports et articles de journaux du début du 20ème siècle qui font allusion au manque de pluie et au fait de dépendre de la Grenade pour l’approvisionnement en eau et en nourriture. Les Carriacouais libres se sont appropriés Oko pour leur rituel en développement.
OKO [Cromanti]
Oko, Oko, Oko-yé
Oko, pardoné mwen
Oko, pardoné mwen
Oko pardoné mwen
Oko, mama, pardoné mwen


Ecouter : Extrait musical OKO Carriacou Callaloo, enreg. Alan Lomax (mp3, 302 Ko)
Un chant Igbo suit. “Ovid-o Bagadé”, une métaphore sociale, parle de la terreur d’un fermier paranoïaque, Ovide, qui plante et récolte un mal inattendu. “Bagarde, n’aies pas peur”, chante le chœur.
Ovid-o Bagadé [Igbo]
Mwen planté shu mwen
Li turné ba legé
Ovid-o bagardé, bagardé éh-hé
Mwen planté shu mwen
Li turné maljo-jo (melangen, balissé)
Ovid-o bagardé, bagardé éh-hé

[traduction]
Je plante du chou caraïbe
Et je ne récolte rien
Ovide, n’aies pas peur, n’aies pas peur.
Je plante du chou caraïbe
Et je récolte la peur (aubergine, buisson)
Ovide, n’aies pas peur, n’aies pas peur.


La chanson suivante, “Mary et Martha”, un «Cheerup» (chanson joyeuse, qui remonte le moral) frivole est, comme la plupart des «Cheerups» joué pour que les danseurs prennent du plaisir à danser et le public à les regarder remuer les hanches. Cette chanson, ou une chanson similaire, est également chantée pendant les jeux des plus jeunes (pass play). La signification de cette chanson est basée sur un fait d’actualité appartenant au passé, difficile à retrouver après tant d’années.
Mary and Martha

Leader:
Mary and Martha is bound to wear the crown—oy
Chorus:
Mary and Martha is them that wear the crown-o
Leader:
If you want to see them go behind the hill-o
[traduction]
Leader:
Mary et Martha doivent porter la couronne-oy
Chœur:
Mary et Martha ce sont elles qui portent la couronne-o
Leader:
Si vous voulez les voir passer derrière la colline-o

Ecouter : Extrait musical MARY AND MARTHA Carriacou Callaloo, enreg. Alan Lomax (mp3, 398 Ko)

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